Ce que j'ai pensé d'Un petit homme de dos, de Gerard Morgiève, aux éditions JoëlleLosfeld.
La première rencontre avec
une personne peut parasiter toute la relation qu'on aura avec cette
personne. La première phrase du livre de Morgiève indique que le
héros venait de liverpool via Brême et Varsovie. Ce qui me
paraissait un trajet impossible, il me semblait qu'il devait venir de
Varsovie via Brême et Liverpool. Et c'est ce que semble laisser
penser la suite de l'histoire. Cette première phrase m'a gêné
pendant les dix ou vingts premières pages.
Le livre m'a ensuite laissé
une impression mitigée. C'est un hymne à la gloire d'un père
trafiquant au marché noir, semi bandit, fidèle de cœur plus que de
couche, attachant et violent. La bande qui gravite autour de ce
polonais dégage une impression de racaille symathique. Et l'écriture
évolue entre le début qui raconte la légende d'avant la naissance
du narrateur, à la fin où le point de vue évolue au fur et à
mesure qu'il grandit et voit son père tomber.
Le livre est en fait plutôt
réussi, il me semble, et je dis il me semble car je ne comprends pas
tout à fait bien les objectifs de ce genre de littérature. Ecrit à
la première personne, le récit est pourtant bien un roman. J'ai en
général une vraie aversion pour ce genre, où il me semble que la
première personne n'a que pour objectif de prendre en otage la
sensibilité du lecteur. Mais la sincérité de l'écriture laisse
penser qu'il s'agit bien d'une façon de romancer sa vie plus que de
personnaliser une fiction. Renseignement pris, il s'agit bien d'une
biographie romancée de la vie de son père, et ça me rassure, je me
serais senti floué.
Du point de vue stylistique,
Morgiève a une absence de complexe qui frise parfois la facilité,
mais qui apporte aussi des choses très fluides, très agréable.
J'admire sa gestion du discours indirect, de la façon de changer de
point de vue, de passer d'un interlocuteur à un autre tout en
conservant un narrateur unique.
Un livre, que
j'aurais aimé plus sans cette maudite première phrase.
TL ; DR : Portrait d'un père trouble, marché noir, morale facultative.
TL ; DR : Portrait d'un père trouble, marché noir, morale facultative.
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