Ce que j'ai pensé de

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Des bouquins, et pas de place pour les ranger

mercredi 9 avril 2014

Un petit homme de Dos de Gerard Morgiève


Ce que j'ai pensé d'Un petit homme de dos, de Gerard Morgiève, aux éditions JoëlleLosfeld.

La première rencontre avec une personne peut parasiter toute la relation qu'on aura avec cette personne. La première phrase du livre de Morgiève indique que le héros venait de liverpool via Brême et Varsovie. Ce qui me paraissait un trajet impossible, il me semblait qu'il devait venir de Varsovie via Brême et Liverpool. Et c'est ce que semble laisser penser la suite de l'histoire. Cette première phrase m'a gêné pendant les dix ou vingts premières pages.
Le livre m'a ensuite laissé une impression mitigée. C'est un hymne à la gloire d'un père trafiquant au marché noir, semi bandit, fidèle de cœur plus que de couche, attachant et violent. La bande qui gravite autour de ce polonais dégage une impression de racaille symathique. Et l'écriture évolue entre le début qui raconte la légende d'avant la naissance du narrateur, à la fin où le point de vue évolue au fur et à mesure qu'il grandit et voit son père tomber.
Le livre est en fait plutôt réussi, il me semble, et je dis il me semble car je ne comprends pas tout à fait bien les objectifs de ce genre de littérature. Ecrit à la première personne, le récit est pourtant bien un roman. J'ai en général une vraie aversion pour ce genre, où il me semble que la première personne n'a que pour objectif de prendre en otage la sensibilité du lecteur. Mais la sincérité de l'écriture laisse penser qu'il s'agit bien d'une façon de romancer sa vie plus que de personnaliser une fiction. Renseignement pris, il s'agit bien d'une biographie romancée de la vie de son père, et ça me rassure, je me serais senti floué.
Du point de vue stylistique, Morgiève a une absence de complexe qui frise parfois la facilité, mais qui apporte aussi des choses très fluides, très agréable. J'admire sa gestion du discours indirect, de la façon de changer de point de vue, de passer d'un interlocuteur à un autre tout en conservant un narrateur unique.
Un livre, que j'aurais aimé plus sans cette maudite première phrase.

TL ; DR : Portrait d'un père trouble, marché noir, morale facultative. 

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