Ce que j'ai pensé de

Ce que j'ai pensé de
Des bouquins, et pas de place pour les ranger

mardi 21 octobre 2014

Laurent de Wilde : des poules et des mouches.

Il ne se passe rien au-delà du périphérique ouest. Pour être franc, l'ouest parisien, déjà... Alors dans le Finistère. Finistère. Penn ar bed. Le bout du monde.  Et au bout du bout ? Brest. Vous imaginez comme il ne s'y passe rien. D'ailleurs, on dit qu'on ne passe pas à Brest, qu'on y vient. Parce qu'après, c'est la mer, et, si on continue tout droit, Saint Pierre et Miquelon. 

Et pourtant, on y vient de plus en plus, notamment les artistes, parfois surpris de la diversité des lieux désireux d'accueillir le spectacle vivant. Quartz, Carène, Mac Orlan, la liste est encore longue.  Mais il fallait quelqu'un pour le dire. Quelques uns, même, dont j'ai le plaisir de faire partie depuis que Julie Lefèvre, Stéphane Debatisse et Natalia Leclerc ont monté le Poulailler. Danse, art contemporain, musique, théâtre, le Poulailler est un webzine culturel général qui apporte à l'effervescence artistique local l'écho qui lui manquait. 

Comme il s'agit d'un partenariat hyper rémunérateur pour moi, mon avocat, mon agent, mon notaire et mon conseiller Crédit Mutuel m'ont conseillé d'accepter la clause d'exclusivité qui m'interdit de publier ailleurs les articles que j'écris pour le Poulailler pendant les 30 jours qui suivent leur parution. 

Or je voulais faire toute la publicité possible au projet Fly, Superfly ! de Laurent de Wilde, Otisto23 et NicolasTicot, dont j'ai chroniqué ici la création à l'Estran, la petite salle dynamique de Guidel, Morbihan. Donc, je vous propose d'aller lire le compte rendu ici. 

Ils le jouent à nouveau le 28 novembre au New Morning, à Paris, et le 29 novembre au Périscope de Lyon. Toutes les infos sur le site de Laurent De Wilde : http://www.laurentdewilde.com/on-tour. Si vous aimez les mélanges jazz électro qui tapent, les créations visuelles éblouissante, ce "mouche, supermouche !" est le truc à ne pas manquer cette année.

Pour ceux qui veulent avoir une idée de comment ça sonne, voici la version studio du morceau flying lips, . C'est trop propre par rapport au concert, et surtout manque l'élément visuel.

MAIS, je ne vais quand même pas vous refourguer uniquement du recyclé de poulailler, hein ? Allez, une petite interview exclusive de Laurent DeWilde :



On retrouve dans l'équilibre entre le gros son et les lignes de piano jazzy et aérienne l'ambiance qu'il y avait au début du drum and bass, chez des artistes comme Kruder et Dorfmeister par exemple…

Otisto et moi venons d’horizons un peu différents. Il était beaucoup plus harcore que moi, à lui Aphex Twin, à moi Amon Tobin, à lui Radio Bomb, à moi Ernest Ranglin. Notre son reflète cette synthèse.

Mais pas Saint Germain ? C'est plus grand public comme référence, mais immanquablement, quand on mélange le jazz et les sons électro…

Oui, c'était un des premiers à le faire, mais ce n'est pas le même climat, c'était beaucoup plus "light", et c'était surtout basé sur des samples.

Justement, une des spécificité de Fly ! c'était que l'ensemble des boucles étaient créées en direct, à partir des sons réels issus du piano. Pour Superfly ! Vous avez eu recours à des featurings, avec Guillaume Perret, le percussionniste Bijane Chemirani ainsi que le beatboxer Nico Giemza Tiko. Sur scène, vous vous autorisez à utiliser des boucles d'eux que vous avez samplées…

Ça fait maintenant sept ans qu'on travaille avec Otisto, et au départ, le truc de créer le son en direct, c'était une façon de montrer qu'on crée dans l'instant, c'est ça le machin, la prise de risque devant le public. Les Américains disent que c'est comme patiner sur de la glace très fine.
Mais le problème de cette approche, c'est la progression que ça impose au morceau. On doit commencer par produire les sons, puis les reprendre, les organiser…. Là, en s'autorisant des samples, on peut directement commencer fort.

Justement, la force du beat, de la pulsation, c'est quelque chose qu'on ressent très fortement dans ce nouveau spectacle.

On avait envie d'un truc qui tape fort, qui fasse un peu bouger la tête. On a joué à différents endroits avec Otisto, à La Réunion, à Pékin et on avait envie de quelque chose qui puisse être reçu partout. C'est aussi un répertoire que j'aime de plus en plus.

Le dispositif du cylindre de tulle est vraiment bien utilisé par Nicolas Ticot, la transparence permet de ne pas vous isoler du public. Pourtant, le fait que vous tourniez le dos, au départ, c'est un peu excluant. En fait, jusqu'à ce que vous sortiez, à la fin du premier morceau, expliquer le dispositif, on se dit « Ah, ok, ils vont nous tourner le dos toute la soirée ». Après, la communication est telle qu'on n'y pense même plus, mais ça colore un peu le premier contact…

En fait, il y a pas mal de contraintes. Il faut qu'Otisto et moi, on puisse se voir. On communique beaucoup pendant le concert, c'est ce qui permet de ne pas tout prévoir, de garder le côté « patiner sur de la glace très fine ». Et il n'y a pas trente six mille façons de se positionner. Tu le vois sur les trios piano, contrebasse, batterie en jazz. Pour que chacun voie les autres et soit vu du public, c'est un vrai casse-tête. Par exemple, si je me positionnais de trois quarts face au public, non seulement on ne verrait plus mes mains, mais il y aurait tout le piano entre la salle et moi. Et c'est quand même un putain de meuble. En fait, la proximité avec le public, elle ne se fait pas seulement avec les yeux.



1 commentaire:

  1. Eh ben... heureusement que j'ai quelques non-robots qui me font remarquer que ce que je vois quand je crée l'article n'est pas ce que voient les lecteurs quand ils le lisent. Du noir sur fond gris, par exemple.
    Voilà, c'est réparé.

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